Sacré-Coeur de Jésus – Il nous a aimés.

«Il nous a aimés», l’encyclique du Pape sur le Sacré-Cœur de Jésus

«Dilexit nos», la quatrième encyclique de François, retrace la tradition et l’actualité de la pensée «sur l’amour humain et divin du cœur de Jésus Christ», invitant à renouveler sa dévotion authentique pour ne pas oublier la tendresse de la foi, la joie de se mettre au service et la ferveur de la mission: parce que le cœur de Jésus nous pousse à aimer et nous envoie vers nos frères.

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L’intégralité de la lettre est disponible en PDF sur ce lien
ou sur le site officiel du Vatican.

Mini résumé – Son amour nous précède

L’encyclique « Dilexit Nos », débute par la citation de saint Paul «Il nous a aimés ». Elle se concentre sur l’amour inconditionnel du Christ, symbolisé par son Cœur. Le Pape François souligne que cet amour nous précède, nous attend et ne demande aucun préalable. Dans une société où la religiosité s’éloigne de la relation personnelle avec Dieu, il invite à redécouvrir la tendresse et la joie de la foi.

L’amour du Christ et ses implications

Le Pape aborde l’amour du Christ, source de liens fraternels et de dignité humaine, invitant à prendre soin de notre planète face aux crises contemporaines. Il affirme que l’amour du Cœur de Jésus est essentiel pour retrouver ce qui manque au monde : la compassion. En réfléchissant sur cette dévotion, il propose une revitalisation de la foi pour contrer l’indifférence actuelle.

Chapitres clés de l’encyclique

L’importance du cœur : Le Pape appelle à redécouvrir le cœur comme centre de notre identité, face à une société consumériste. Il critique la dévalorisation du cœur par le rationalisme et souligne son rôle essentiel dans nos relations et notre spiritualité.

Gestes et paroles d’amour

François évoque les actions et les enseignements du Christ, qui incarnent proximité et compassion. Les exemples bibliques montrent que l’amour du Christ va au-delà des normes sociales, touchant les plus marginalisés.

Voici le cœur qui a tant aimé

Le mystère du Cœur du Christ est exploré, affirmant que sa dévotion représente l’ensemble de l’Évangile. Le Pape évoque le triple amour du Christ, mettant en lumière la fusion de l’humain et du divin.

L’amour qui donne à boire

Le Pape lie la blessure du côté de Jésus à une source d’amour pour l’humanité. Les figures de saints, comme sainte Marguerite-Marie, illustrent comment cette dévotion peut nourrir une vie spirituelle profonde.

Amour par amour

La dimension communautaire de la dévotion est essentielle. L’amour pour les autres devient un acte de service et de mission, inspirant à construire une société juste et fraternelle.

La prière de François

L’encyclique se termine par une prière, demandant que le Cœur du Christ inspire un monde de justice et de solidarité. Le Pape appelle à devenir des « missionnaires amoureux », pour propager l’amour du Christ et construire une Église vivante.

Le texte se conclut par cette prière de François: «Je prie le Seigneur Jésus-Christ que jaillissent pour nous tous de son saint Cœur ces fleuves d’eau vive qui guérissent les blessures que nous nous infligeons, qui renforcent notre capacité d’aimer et de servir, qui nous poussent à apprendre à marcher ensemble vers un monde juste, solidaire et fraternel. Et ce, jusqu’à ce que nous célébrions ensemble, dans la joie, le banquet du Royaume céleste. Le Christ ressuscité sera là, harmonisant nos différences par la lumière jaillissant inlassablement de son Cœur ouvert. Qu’il soit béni!» (n. 220).

Le culte du Sacré-Coeur

Au XVIIe siècle, le Christ est apparu à Sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial en France, lui confiant entre 1673 et 1675 trois messages majeurs destinés à l’Église et au monde. Avec l’aide du jéusite Saint Claude La Colombière, elle a partagé ces révélations, qui résonnent encore aujourd’hui pour un monde en quête de sens et d’espérance, ancrées dans le symbole du cœur et dans l’ensemble des Écritures.
À l’école de Sainte Marguerite-Marie, nous apprenons comment répondre humblement à l’appel du Cœur de Jésus en lui offrant notre propre cœur en retour. Par le biais de Saint Claude La Colombière, apôtre de la confiance, nous découvrons que tout devient possible grâce à la miséricorde infinie du Seigneur.


L’Amour de Dieu pour chacun de nous

Le cœur est le centre vital de l’être humain

Toutes les cultures reconnaissent dans le cœur le centre vital de l’être humain, l’organe dont le rythme régulier marque chaque instant de la vie. Le cœur accompagne nos relations, battant au rythme de nos sentiments les plus profonds, souvent teintés d’amour. Il a la capacité de s’ouvrir pour recevoir et donner, ou de se fermer, condamnant l’individu à l’isolement. La Bible évoque le cœur comme le lieu le plus intime de l’homme, où résident ses sentiments, ses désirs, mais aussi sa mémoire, sa volonté et son intelligence : c’est avec le cœur que l’on connaît. Le cœur représente la totalité de la personne, un “jardin secret” que seul Dieu connaît. C’est dans le cœur que l’on cherche Dieu, et c’est là qu’Il se laisse trouver, habitant en nous.

Parler du Cœur de Jésus ne se limite donc pas à aborder un organe physique. C’est entrer dans le mystère de Dieu qui s’incarne, devenant homme sans cesser d’être Dieu. Dès la Pentecôte, les apôtres L’ont reconnu comme véritablement Dieu et véritablement homme. L’amour que le Christ, homme, porte à son Père et à ses frères est l’expression même de l’Amour divin : parfait, insondable, inconditionnel, inlassable, tout entier miséricordieux, souffle de la vie que nous appelons l’Esprit de Dieu.


Dieu nous aime. C’est le cœur du message de 1673. En créant l’homme, Il a voulu qu’il soit digne et capable d’amour, lui façonnant un cœur. Lorsque ce cœur se ferme, l’homme meurt, incapable d’aimer ou d’être aimé. Dieu refuse que la dernière parole de l’homme soit celle de la mort ! En Jésus, cette dernière parole résonne dans un cœur ouvert, même lorsque la mort semblait triompher. Le Cœur transpercé du Christ devient alors le signe paradoxal de la victoire de l’amour sur la mort. Ce geste nous appelle à ouvrir notre cœur, uni à celui du Christ, afin de retrouver toute la saveur de la vie.


La blessure du cœur


Il est surprenant de constater que le Christ ne se plaint pas tant du péché que de l’indifférence des hommes, une attitude qui les rend insensibles à l’offrande de Jésus sur la Croix, la rendant presque inutile. C’est pourquoi le message de Paray-le-Monial de 1674 appelle à la réparation et à la consolation du Cœur de Jésus.


Réparer, c’est aimer pour ceux qui n’aiment pas. Chaque acte d’amour que nous posons, mystérieusement, envoie des ondes de bienfaits à l’ensemble de l’humanité. Consoler, c’est, à l’image de Marguerite-Marie, contempler chaque veille du premier vendredi du mois Jésus en agonie au jardin des Oliviers.


 » L’Église recherche sans cesse cette heure perdue dans le jardin des oliviers, perdue par Pierre, Jacques et Jean, pour réparer cette désertion, et la solitude du Maître qui a accru sa souffrance… Jésus nous permet en quelque sorte de le retrouver continuellement dans cette heure écoulée et irréversible, humainement parlant, et, comme jadis il nous invite à prendre part à la prière de son Cœur qui embrasse toutes les générations d’hommes « . Cardinal Wojtyla, futur Saint Jean-Paul II

Aux origines du Sacré-Cœur


Pour comprendre l’histoire, le culte du sacré-Cœur et la renommée de Paray-le-Monial, il faut remonter bien loin, bien au-delà de la fondation de ses monuments, jusqu’aux terres de Judée, en Palestine, il y a 2000 ans… Encore 1200 ans auparavant, un peuple, les fils d’Israël, s’établit au pays de Canaan. Ce peuple professe la foi en un Dieu unique, celui qui les a libérés de l’esclavage en Égypte pour les conduire vers cette terre de liberté. Une longue histoire commence alors, marquée par une fidélité à Dieu et à l’écoute de sa Parole, et cette histoire aura un impact profond sur toute l’humanité.


Entre l’an -7 et -4, à Bethléem, naît un enfant nommé Jésus, fils de Marie, épouse de Joseph, un charpentier de Nazareth. À 30 ans, Jésus commence à parcourir la Palestine, accompagné de ses disciples et de douze apôtres qu’il a choisis. Il se présente comme le Fils de Dieu, venu sur terre pour appeler les pécheurs à une vie de liberté. Il annonce la Bonne Nouvelle du Salut, guérit les malades et pardonne les péchés.


« Venez à moi, vous qui peinez et ployez sous le poids du fardeau, et moi je vous soulagerai ! Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. »

Matthieu 11, 28-29

À la veille d’être livré et crucifié, Jésus rassemble ses apôtres pour célébrer avec eux le repas de la Pâque. Au cours de ce repas, il offre son Corps et son Sang pour la rédemption de l’humanité et l’ouverture de la voie vers la vie éternelle.

De l’amour jaillit la vie !

« Après la mort de Jésus sur la croix, comme c’était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix durant le sabbat (d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier puis du deuxième des condamnés que l’on avait crucifiés avec Jésus. Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté, et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. »

Jean 19,31-34

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi ! » disait Jésus. Et selon l’Écriture : « Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur. » En prononçant ces mots, Jésus faisait allusion à l’Esprit Saint, l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui. Sur le Golgotha, ce jour-là, la prophétie de Zacharie s’est accomplie : « Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé. » Désormais, et jusqu’à la fin des temps, innombrables sont ceux qui, attirés par la croix où Jésus, Révélateur et Témoin de la tendresse de Dieu, est suspendu, découvrent qu’un cœur reste ouvert. Ce cœur devient une source inépuisable, à laquelle tous sont invités à venir boire avec joie.


Trois jours après sa mort, les apôtres se rendent au tombeau et le trouvent vide. Jésus, ressuscité, apparaît à « plus de cinq cents frères », comme l’affirme saint Paul, et en particulier aux apôtres. Il les envoie alors porter l’Évangile du Salut dans le monde entier. Le jour de la Pentecôte, les apôtres font l’expérience de l’amour infini de Dieu, non seulement pour eux mais pour l’humanité entière : c’est « l’effusion de l’Esprit Saint ». Animés intérieurement par cet Esprit et par la présence vivante du Christ, les apôtres s’élancent pour annoncer l’Évangile à toutes les nations.


Au XVIIe siècle, une véritable floraison spirituelle voit le jour. À Paray-le-Monial, Marguerite-Marie prend une place particulière, s’inscrivant dans la lignée des grands témoins de l’Amour divin.


Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes


La plus célèbre de ces apparitions est celle de juin 1675 : Jésus lui aurait alors montré son cœur en disant :  » Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes, […] jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour, et pour reconnaissance je ne reçois de la plupart que des ingratitudes… « . Dès lors, Marguerite-Marie a pensé avoir été investie de la mission d’établir une dévotion particulière envers le Sacré-Cœur. Ces manifestations lui valurent d’être mal considérée par le reste des membres de la communauté, qui la traitaient de « visionnaire », au point que sa supérieure lui intima l’ordre de se plier à la vie commune. Cependant, son obéissance, son humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient finirent enfin par l’emporter et sa mission vint à être reconnue par ceux-là même qui lui avaient montré la plus forte opposition. Avec l’aide du Père Claude La Colombière, que Jésus lui aurait présenté comme son  » vrai et parfait ami « , Marguerite-Marie fit connaître le message que Jésus lui aurait adressé. C’est le début du culte du Sacré-Cœur. Inspirée par le Christ, Marguerite-Marie établit la pratique de l’Heure Sainte, qui pour elle consistait à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu’à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu’avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses Apôtres, puis à recevoir le lendemain la Communion.

Le Christ lui aurait confié désirer que soit célébrée une fête en l’honneur de son Cœur le vendredi qui suit l’octave de la fête du Corps du Christ ou du Saint Sacrement; et il aurait appelé la sainte  » disciple bien-aimée du Cœur Sacré  » et héritière de tous Ses trésors. Au cours de sa dernière maladie, elle refusa tout soulagement, ne cessant de répéter :  » Ce que j’ai dans le Ciel et ce que je désire sur la terre, c’est toi seul, ô mon Dieu « , et elle mourut en prononçant le nom de Jésus.


La fête du Sacré-Cœur est une solennité de l’Église catholique romaine. Elle est célébrée le 3e vendredi après la solennité de la Pentecôte. Elle est aussi appelée « fête du Cœur de Jésus » et commémore la Miséricorde Divine.