Que penser d’Halloween ?

Faut-il fêter Halloween ? Chaque 31 octobre, la fête des morts divise ses partisans et ses opposants. Fête commerciale dans les magasins, à Walibi ou Pairi Daiza, diktat américain ou moment sympathique pour les enfants ?

Une fête qui attise les peurs?

Le philosophe Damien Le Guay dénonce « une fête qui attise les peurs, notamment celle de la mort, à un moment où la société est plus fracturée que jamais et où l’actualité relate attentats et agressions en tous genres. Et puis, nos experts en festivités marchandes, qui transforment un parc d’attraction en musée des horreurs et de la peur, qui vendent leurs soupes à la grimace sous couvert d’analyses sociales, disent qu’il est bon ainsi, pour les enfants, avec la vue tous ces moribonds qui n’en sont pas, d’apprivoiser la mort. En voir de faux permettrait d’avoir moins peur des vrais. Toutes ces bêtises ânonnées semblent évidentes. Il n’en est rien. La mort est chose trop sérieuse pour être confiée à des publicitaires qui promeuvent des fêtes permanentes sans raison autre qu’elles-mêmes – ainsi qu’elles avaient été prédites par Philippe Muray. Ces promoteurs festifs ne disent rien de la fête de la Toussaint et pourtant elle est la plus grande réunion sociale en Belgique. Ils la passent sous silence – et avec eux les médias. Mieux vaut promouvoir les citrouilles en folie que le calme recueilli des cimetières. Or, année après année, on ne s’y trompe pas. Même oubliée par l’agitation médiatique, la Toussaint du 1 novembre (confondu avec «le jour des défunts» du 2 novembre) est l’occasion, chaque année, d’une gigantesque migration sur la tombe de ceux qui demeurent, pour nous tous, «nos chers disparus». Ils se déplacent en masse et leurs déplacements ne sont pas repérés par les radars médiatiques. »

Significations et enjeux d’Halloween

L’Halloween – 31 octobre

Comme son nom l’indique –All Hallows Eve (the eve of All Saints’ Day)- Halloween est célébrée dans la soirée du 31 octobre, à la veille de la Toussaint. Cette fête trouve ses origines dans la fête de Samain (dieu des morts), une célébration celtique pour marquer la nouvelle année et la fin de la moisson. Les esprits des morts revenaient spécialement pour l’occasion et un accueil spécial leur était réservé. Au XIXe siècle, la fête est importée en Amérique du Nord sous l’influence des immigrés irlandais. Elle devient rapidement une fête nationale aux États-Unis. Aujourd’hui Halloween est une fête importante dans les pays anglo-saxons et s’impose de plus en plus un peu partout dans le monde, notamment au travers des films hollywoodiens et des séries télévisées américaines. Plusieurs traditions entourent cette fête, notamment courir l’Halloween (les enfants se déguisent et vont de maison en maison pour récolter des friandises en utilisant l’expression « Farce ou friandise »), décorer sa maison, sculpter des citrouilles etc.

La Toussaint – 1er novembre

La Toussaint est une fête catholique qui est célébrée le 1er novembre de chaque année. Comme son nom l’indique, il s’agit de la fête de tous les Saints. La Toussaint n’a pas de fondement dans les textes bibliques, c’est une fête qui a été instauré en 830 par le pape Grégoire IV. Il s’agit d’un jour férié dans plusieurs pays catholiques ou de tradition catholique, c’est le cas de la Belgique notamment.

La Fête des morts – 2 novembre

Le 2 novembre correspond à la Commémoration des Fidèles défunts. Il s’agit également d’une tradition catholique. De même que la Toussaint, cette fête ne se fonde pas sur les écrits, elle a été instituée en 998 par un abbé, puis approuvée par le pape Léon IX avant de devenir une fête universelle dans l’Église. Traditionnellement, les familles vont visiter les cimetières où reposent leurs proches, c’est l’occasion de se réunir et de décorer les tombes avec des fleurs ou des bougies selon le pays.

Étant donné que c’est la Toussaint qui est fériée, dans les faits, la commémoration des morts a lieu le 1er novembre au lieu du 2 novembre.

Toussaint, Halloween et notre rapport face à la mort

Les enfants, même très jeunes, peuvent les comprendre, si l’on prend le temps de leur expliquer d’où viennent les rites d’Halloween, et comment ils sont revenus chez nous à partir de l’Amérique, après être partis de l’Irlande et des traditions celtiques. Les enfants pourront ainsi se situer sans angoisse et pourront comprendre comment nos ancêtres les Celtes essayaient d’exorciser leurs craintes devant la mort, au moment où la nature s’enfonce dans les brumes et la nuit de l’hiver.

Mais il convient de leur expliquer, en même temps, comment l’Eglise nous a libéré de ces peurs et de ces fantasmes ; Depuis des siècles, elle insiste, au jour de la Toussaint, sur l’espérance de la résurrection et sur la joie de ceux qui ont mis les Béatitudes au centre de leur vie. Il est juste de dire que ces efforts de l’Eglise ont rencontré de fortes résistances. Pour beaucoup de gens , la Toussaint, le 1 novembre, fait davantage penser au jour des morts, le 2 novembre, qu’à la joie de la Jérusalem céleste.

Il ne faut pas avoir peur d’affronter ces questions . Halloween et la Toussaint sont aux antipodes l’une de l’autre. Les signes y sont inversés. Pour l’une, la mort est une fatalité, on peut seulement la tourner en dérision Mais à la fin, ce sont les squelettes qui ont le dernier mot : ils viennent chez les vivants pour leur annoncer leur destin et les tirer vers le royaume des ténèbres. Quoi que nous fassions, nous faisons cycliquement retour aux profondeurs de la terre. Pour l’autre, la mort est une réalité qu’il faut savoir assumer. Mais elle est un passage. A la suite du Christ ressuscité, nous sommes en route vers la Cité sainte où nous attend la foule immense de ceux que le Seigneur a sanctifiés.

Monseigneur Hippolyte SIMON, Evêque de Clermont-Ferrand: « Parce que nous sommes nous-même nés dans le paganisme, nous n’avons pas à nous étonner de rencontrer les cortèges d’Halloween. Sachons seulement discerner ce qu’ils signifient. Apprenons à nous situer devant ces craintes et ces fantasmes. Sachons en parler, et c’est en ce sens que nous avons à devenir bilingues. Le Christ nous a libéré, mais les paroles de mort peuvent encore rencontrer un écho dans nos vies. Car l’espérance de la résurrection ne nous délivre pas magiquement de l’épreuve de la souffrance ni des affres de la mort. Laissons nous simplement apprivoiser par l’Evangile. Ses paroles sont puissance de vie pour nous. »

Costumes, cortèges et Holywins

Moins critiques, d’autres préfèrent privilégier l’amusement: «Si on fabrique nos propres costumes, ce n’est pas si commercial», assure Marianne. Elle raconte: «J’ai grandi au Canada et les célébrations d’Halloween font partie de mes plus beaux souvenirs d’enfance. Exemple: https://www.facebook.com/halloween/

Enfin, certains organisent des fêtes « Holywins« , lumineuses, avec des activités autour de la figure des saints. Ainsi au lieu de se déguiser en zombies ou en momies le 31 au soir, nous pouvons suspendre des images de saints à nos fenêtres et balcons pour célébrer la veille de la Toussaint. L’idée n’est pas d’être contre la fête d’Halloween en temps que tel, mais plutôt de promouvoir les saints et la vision chrétienne de la fête. Cette démarche en décalage est propice à attirer l’attention et à pousser nos contemporains à se questionner et peut-être serons-nous amener à parler d’évangile un soir d’Halloween.

Et bien sûr de la soupe de potiron.

Exemple: https://www.facebook.com/HolyWinsBelgique

Holywins 2023 : dimanche 29 octobre à 14h

Information et inscription à Holywins sur le site : https://www.saintejulienne.org/holywins/

Halloween, l’éloge de la mort et de la terreur

De plus en plus d’évènements et de parcs d’attraction prennent des allures mortifères le 31 octobre

A l’heure où on dénonce la violence sous toutes ses formes, domestiques ou publiques, il est surprenant de constater la propagation des signes de violence et de mort dans la société, sur les panneaux publicitaires, dans les soirées ou parc à thèmes. Halloween est la fête de la terreur. Un évènement durant lequel certains aiment se faire peur et se déguiser. Par contre, certains vivent le 31 octobre comme un enfer, à cause de ces phobies aussi sérieuses qu’effrayantes.

Les clowns ne font plus rire

Pour certains, lors d’Halloween, c’est en effet, tout le contraire qui se produit, à l’image de Joker, héros noir de la série Batman. Les associations s’interrogent d’ailleurs sur la violence portée par le film car le célèbre clown psychopathe ne sourit plus. Le film est au cœur d’une polémique sur la brutalité mise en image dans ce film sur l’adversaire du héros justicier Batman.

Bref, c’est avant tout une histoire commerciale.

https://www.lefigaro.fr/cinema/joker-les-associations-s-interrogent-sur-la-violence-portee-par-le-film-20190928
https://www.lesoir.be/256481/article/2019-10-26/joker-devient-le-film-interdit-aux-moins-de-17-ans-le-plus-lucratif-de-lhistoire