Fête de la Sainte Famille

Cette année, nous fêtons la Sainte Famille le dernier jour de l’année, le 31 décembre, premier dimanche après Noël.

Présentation

Le Verbe se fait chair, il naît et vit dans une famille qui ressemble à toutes les autres. Et cette famille nous est donnée en exemple. Dieu peut venir habiter chez nous, au milieu de nous.

Origine de la Fête

Publicado en por P. Silvio Moreno, IVE

ORIGINE DE LA SAINTE FAMILLE

Introduction

La Sainte Famille est le nom donné à la famille formée par Jésus de Nazareth et ses parents, Marie et Joseph. Elle est toujours citée en exemple pour toutes les familles catholiques. «Les bergers vinrent en hâte, et ils trouvèrent Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans une crèche».

Le culte de la sainte Famille se développa particulièrement au XVIIème siècle, sous la forme de pieuses associations ayant pour fin la sanctification des familles chrétiennes sur le modèle de celle de l’Enfant Jésus. Cette dévotion, introduite d’abord au Canada par les Pères de la Compagnie de Jésus, ne tarda pas à s’y propager rapidement. Deux siècles plus tard, devant les manifestations croissantes de la piété des fidèles à l’égard du mystère de Nazareth, le pape Léon XIII décrétait que la fête de la Sainte Famille serait célébrée partout où elle était concédée. Enfin Pie XI, en 1921, rendait cette fête obligatoire dans toute l’Église.

Les origines de cette fête

Il est curieux de savoir que cette fête universelle, était à l’origine une fête canadienne. En effet, c’est un prêtre français, missionnaire au Canda, François de Laval, qui est à l’origine du culte de la Sainte Famille. Saint François de Montmorency-Laval ou Monseigneur de Laval, né le 30 avril 1623 à Montigny-sur-Avre (France) et mort le 6 mai 1708 à Québec (Canada), est le premier évêque de Québec et le fondateur du Séminaire de Québec.

En 1665, François de Laval approuva une confrérie de la Sainte Famille, une confrérie qui existe encore dans quelques paroisses du Canada. Cette confrérie de la Sainte-Famille fut fondée à Montréal en 1663 par le Père Pierre Chaumonot, jésuite. Dans sa jeunesse, il a été converti par un pèlerinage à Lorette, en Italie, au sanctuaire où l’on vénérait la maison provenant de Nazareth et dans laquelle aurait vécu la Sainte Famille.

Le P. Chaumonot, que Mgr Laval avait envoyé aider la jeune colonie de Montréal, avait donc initié une confrérie où les hommes imitant saint Joseph, les femmes la Vierge Marie et les enfants l’Enfant Jésus pourraient contribuer à faire des familles du pays de saintes familles.

Par la suite, le 4 novembre 1684, il institue  pour son diocèse la fête de la Sainte-Famille, et il fit composer une messe en son honneur. Peu à peu, la célébration liturgique de la fête de la Sainte Famille s’étendit à tout le monde catholique et, jusqu’à la réforme du bréviaire au Concile Vatican I l’office de la Sainte Famille mentionnait que son origine provenait du diocèse de Québec.

Cependant Canada n’est pas le seul endroit à réveiller une dévotion à la Sainte Famille.

Notre Dame de grâces à Cotignac

Le 10 août 1519, un bûcheron, Jean de la Baume, gravit le mont Verdaille. Il est seul. Comme d’accoutumée, il commence sa journée par prier. A peine s’est-il relevé qu’une nuée lui apparaît, découvrant la Vierge Marie, et l’Enfant Jésus dans ses bras, qu’entourent Saint Bernard de Clairvaux, Sainte Catherine martyre, et l’Archange Saint Michel. Notre-Dame est debout les pieds sur un croissant de lune. Elle s’adresse alors à Jean à peu près en ces termes: Je suis la Vierge Marie. Allez dire au clergé et aux Consuls de Cotignac de me bâtir ici même une église, sous le vocable de NOTRE-DAME DE GRACES: et qu’on y vienne en procession pour recevoir les dons que je veux y répandre. Et la vision disparut. Était-ce une hallucination? Doutant ou non, le fait est que Jean garda pour lui le message… ce qui lui valut une seconde apparition de la Mère de Dieu et des Grâces! Le lendemain même, 11 août, s’étant rendu au même endroit pour achever sa coupe, il eut la même vision et reçut la même demande. Cette fois, il s’y résolut et redescendit au village sans attendre. Jean est sérieux; la population et ses édiles accordent foi immédiatement au compte-rendu du pieux et sérieux bûcheron. On élèvera donc une petite chapelle à l’endroit des apparitions (laquelle se révélera rapidement trop petite; cinq ans plus tard, on projetait déjà de la remplacer par un sanctuaire d’une taille semblable à celui d’aujourd’hui. Ce sera chose faite en 1537).La Providence réservait un petit signe aux bâtisseurs de Cotignac, un signe qui ne manqua pas de les encourager. Le 14 septembre, en la fête de l’Exaltation de la Croix, à peine un mois et demie après les apparitions, les travaux avaient déjà commencé après une grande procession de la communauté entière, clergé et syndics en tête, ainsi que nous le rapportent les archives municipales. Et « commençant les fondations de cette église, trouvèrent en terre grande quantité d’ossements, des clous, des ferrailles, des boîtes d’ivoire et une boule de beau cristal, ce qui leur fit croire qu’il y avait là des martyrs enterrés ». C’était plausible car dans l’Empire Romain, sous lequel toute la région fut habitée et mise en valeur, en effet, nombre de chrétiens payèrent de leur vie leur attachement de Foi à Jésus-Christ; la Provence fut christianisée dès le 1er siècle, et les persécutions ne cessèrent en Occident qu’en 311! Les annales de l’Oratoire rapportent qu’à l’ouverture du tombeau, plusieurs malades avaient été guéris.

Saint Joseph du Bessillon

Et par la suite l’apparition de Saint Joseph au monastère Saint-Joseph du Bessillon. Le 7 juin 1660, un berger nommé Gaspard Ricard, alors qu’il est avec son troupeau sur le versant du Bessillon, est assoiffé. Il voit soudain un homme sur un rocher qui lui dit : « Je suis Joseph, enlève le rocher et tu boiras. » Gaspard enlève aisément le rocher et boit. Il part prévenir le village qui accourt, sachant bien qu’il n’y a pas d’eau à cet endroit. Il faudra alors une dizaine d’hommes pour enlever le rocher que Gaspard avait soulevé seul. Dès le 9 août, les habitants de Cotignac commencèrent à construire une chapelle sur le lieu de l’apparition. « Se rendent à la fontaine de tous les endroits de la province et des pays environnants, des infirmes, des malades de toutes sortes, dont la plupart s’en retournent guéris, ou bien consolés de leurs infirmités. »

Aujourd’hui, à Cotignac, se vérifie la vérité des paroles de l’évêque de Fréjus, prononcées le 31 janvier 1661 : « Dieu, par les grâces qu’il voulait accorder en l’honneur de Saint Joseph, voulait ne point séparer dans la dévotion des fidèles, les deux saintes personnes (Marie et Joseph) qu’il avait jointes sur la terre, pour le Mystère de notre salut…».

Depuis quelques années, les époux et les familles chrétiennes viennent de plus en plus nombreux se confier à ce couple exemplaire: les parents de Jésus de Nazareth. Les lieux de Notre-Dame de Grâces et de la Fontaine Saint-Joseph du Bessillon ont retrouvé leur vocation première.

Signification de cette fête

Dom Guéranger donnait le sens à cette fête en disant: « La sainte maison de Nazareth s’offre à nous comme le modèle parfait du foyer chrétien. Là, Joseph commande avec calme et sérénité, car il a conscience, en agissant ainsi, de faire la volonté de Dieu et de parler en son nom… Comme un bon supérieur, il ne songe à faire usage de son autorité qu’afin de remplir plus complètement l’office de serviteur, de sujet, d’instrument.

Marie, ainsi qu’il convient à la femme, demeure modestement soumise à Joseph; et à son tour, adorant celui à qui elle commande, elle donne sans hésiter ses ordres à Jésus dans les mille occasions que présente la vie de famille, l’appelant, réclamant son aide, lui imposant telle ou telle occupation, comme une mère le fait à son enfant.

Et Jésus accepte humblement cette suggestion: il se montre attentif aux moindres désirs de ses parents, docile à leurs moindres ordres. Dans tous les détails de la vie ordinaire, lui, plus habile, plus sage, plus saint que Marie et Joseph, et bien que tout honneur lui soit dû, il leur est soumis, et il le sera jusqu’aux jours de sa vie publique, car telles sont les conditions de l’humanité qu’il a revêtue et tel est le bon plaisir de son Père».

Les familles qui prennent comme exemple le foyer de Nazareth parcourent très rapidement le chemin de la sainteté. Pour cela, il ne faut pas s’étonner aujourd’hui si la famille est l’objet des continuelles attaques des ennemis du genre humain ; et si effectivement nous voyons que la famille souffre de plus en plus, c’est parce « qu’ils réussissent à souiller le mariage, à détruire l’autorité des parents, à refroidir les affections et les devoirs qui lient l’enfant à son père et à sa mère. Aucune invasion de hordes barbares, s’avançant à travers une contrée florissante et la ravageant par le fer et le feu, n’est aussi odieuse aux regards du ciel qu’une loi qui sanctionne la dissolution du lien matrimonial, ou qui arrache les enfants à la garde et à la direction de leurs parents. Dans tout l’univers, par la miséricorde de Dieu, la famille chrétienne a été établie et défendue par l’Église, comme sa plus belle création et son plus grand bienfait envers la société. Or la lumière, la paix, la pureté et le bonheur du foyer chrétien, tout cela est dérivé de la vie menée par Jésus, Marie et Joseph, dans la sainte maison de Nazareth». (Cf. Extrait de l’Année Liturgique de Dom Guéranger, T. II, Le temps après Noël.)

Mais comment vivre la foi au sein d’une famille ?

Une famille chrétienne devrait être une petite Église. Les parents ont la responsabilité de transmettre leur foi à leurs enfants et de les faire baptiser. Ils sont au service de leurs enfants en étant des témoins de leur foi ; ce qui veut dire qu’il est important qu’ils fassent sentir à leurs enfants combien il est précieux et agréable de vivre dans la présence et la proximité du Bon Dieu. Ils doivent prier ensemble, en effet, comme disait Mère Térèse de Calcutta : « Une famille qui prie ensemble reste ensemble ». Mais surtout dans une famille il faut bien savoir que les enfants n’appartiennent pas à leurs parents ni les parents à leurs enfants. Le grand poète Goethe disait : «Il y a deux choses que les enfants doivent recevoir de leurs parents : des racines et des ailes ». Toute personne appartient directement à Dieu, elle n’a de lien absolu et pour toujours qu’avec Dieu. C’est ainsi qu’il faut comprendre le sens de la Parole de Jésus à ceux qu’il appelle : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Mc 10, 37). C’est pourquoi les parents chrétiens, de toute culture et tradition, remettront leur enfant avec confiance dans les mains de Dieu, si le Seigneur l’appelle à lui donner sa vie comme prêtre ou comme religieux ou religieuse.  

«Oui, s’écrie saint Bernard, transporté d’enthousiasme devant un spectacle aussi sublime, le Dieu à qui les Anges sont soumis, à qui les Principautés et les Puissances obéissent, était soumis à Marie; et non seulement à Marie, mais encore à Joseph à cause de Marie ! Admirez donc l’un et l’autre, et voyez ce qui vous paraît plus admirable, de la très gra­cieuse condescendance du Fils ou de la très glorieuse di­gnité de sa Mère. Des deux côtés, sujet d’étonnement ; des deux côtés, miracle. Qu’un Dieu obéisse à une créature humaine, voilà une humilité sans exemple ; et qu’une créa­ture humaine commande à un Dieu, voilà une sublimité sans égale».

 

P. Silvio Moreno, IVE

Missionnaire en Tunisie

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