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Signification du dimanche des rameaux
Le dimanche des Rameaux précède d’une semaine le dimanche de Pâques et marque l’entrée dans la semaine sainte, c’est-à-dire la dernière partie du Carême. En 2023, le dimanche des Rameaux aura lieu le dimanche 2 avril. C’est le dimanche au cours duquel nous faisons mémoire de l’entrée messianique de Jésus-Christ dans Jérusalem, il monte un ânon que personne n’a encore monté. Les Évangiles canoniques (Matthieu 21,1 – 9, Marc 11,1 – 10, Luc 19, 28 – 40, Jean 12, 12 – 15) narrent qu’à proximité de la fête de la Pâque juive, Jésus décide de faire une entrée remarquée à Jérusalem.
Il organise son entrée en envoyant deux disciples chercher un ânon. Jésus est acclamé comme un roi par le peuple qui étend des vêtements sur la route, la foule l’acclame en agitant des branches de palmes : « Hosanna ! hosanna ! ». Le mot « Hosanna » évoquent la fête juive des récoltes Souccot mentionnée dans le livre du Lévitique. Le palmier est considéré d’une part comme un symbole de vitalité (Pour les hébreux signe des bienfaits de la Terre Promise) et d’autre part de victoire (Pour les romains, insigne obtenu dans les compétitions sportives).
Hosanna ! L’entrée tromphale de Jésus à Jérusalem
Extrait du film sur l’histoire de Jésus:
Question à un prêtre: qu’est-ce que le dimanche des Rameaux ?
Au terme du Carême, êtes-vous prêts à vivre la Semaine Sainte, à vous laisser toucher par la liturgie ? En ce dimanche des Rameaux, faites-le test !
Une vidéo proposée par « Le Jour du Seigneur ».
Quelles plantes utiliser pour le dimanche des Rameaux ?
Pour acclamer Jésus-Christ lors de son entrée à Jérusalem, les habitants brandissaient des rames de palmiers. Une tradition perpétuée dans le Sud de l’Europe ainsi qu’en Côte d’Ivoire, mais qui peut varier selon les pays vu qu’il n’y a pas de palmiers partout. En Belgique, on aura davantage tendance à utiliser du buis ou du laurier.
En Provence, en Italie, en Espagne et au Moyen-Orient, ce sont les petites branches d’olivier qui sont plébiscitées.
Dans la tradition chrétienne, les rameaux ramenés à la maison sont placé près d’un crucifix accroché au mur. conservés jusqu’à l’année suivante. Les branchages les plus secs sont brûlés. La cendre est ensuite récupérée et utilisée par le prêtre lors de la cérémonie du mercredi des cendres pour tracer une croix sur le front des fidèles. Elle symbolise la fragilité de la vie.
Liturgie du dimanche des rameaux
La Liturgie de ce Dimanche comporte deux parties :
D’abord, la bénédiction, la distribution et la procession des Rameaux évoquant l’entrée triomphale de Jésus-Christ dans Jérusalem et réalisant ainsi la prophétie de Zacharie : « Tressaille d’allégresse, fille de Sion. Livre-toi aux transports de la joie, fille de Jérusalem : voici ton Roi qui vient vers toi ; il est le Juste et le Sauveur. Il est pauvre, et il s’avance monté sur un ânon, le petit de l’ânesse » (cf : Zacharie, IX, 9). L’évangile de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem est lu au début de la célébration soit sur le parvis de l’église soit dans le fond de l’église pour une entrée en procession avec des rameaux préalablement bénits au début de la messe. Notez que dans la majorité des paroisses belges, on utilise des branches de buis. Les fidèles sont invités à emporter la branche qu’ils ont reçue chez eux et la disposer près ou sur la croix qu’ils ont à leur domicile.
Ensuite, la Liturgie de l’Église offre au Père Éternel le Saint-Sacrifice de la Messe, avec comme Évangile la grande lecture de la Passion (si possible chantée), pour nous faire immédiatement entrer dans la Semaine Sainte, la Semaine la plus sacrée de l’Année Liturgique. L’Église, après avoir acclamée notre Roi-Jésus, nous invite maintenant à accompagner chaque jour notre Sauveur dans toutes les douleurs, les angoisses et les souffrances de Sa Sainte Passion qu’Il veut accomplir en toute volonté pour notre propre rédemption. « Venez, gravissons ensemble le mont des Oliviers ! Allons à la rencontre du Christ. Il revient aujourd’hui de Béthanie et Il s’avance de son plein gré vers Sa Sainte et Bienheureuse Passion, afin de mener à son terme le mystère de notre salut » (Saint André de Crète, moine et évêque, 660-740). Kyriale XVII + Credo Ambrosien
Le dimanche des rameaux nous fait entrée dans la semaine sainte et nous conduit vers Pâques. Il est également appelé le dimanche de la Passion, car c’est l’évangile qui est lu lors du temps de la Parole.
Evangile du dimanche des rameaux
Texte biblique de références : Lc 19, 28 – 40 / Mt 21, 1 – 11 / Mc 11, 1 – 10 / Jn 12, 12 – 15.
En 2023, année liturgique A, nous lisons les rameaux dans l’Evangile de Matthieu 21, 1-11:
Rameaux, année A : Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 21, 1-11
Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant :
« Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle.
Détachez-les et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : ‘Le Seigneur en a besoin’. Et aussitôt on les laissera partir. »
Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion :
Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.
Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route.
Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient :
« Hosanna au fils de David !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux ! »
Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait :
« Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Source : AELF
Rameaux, année B : Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 11, 1-10
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mc 11, 1-10)
Lorsqu’ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, Jésus envoie deux de ses disciples et leur dit :
« Allez au village qui est en face de vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis.
Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous dit : ‘Que faites-vous là ?’, répondez : ‘Le Seigneur en a besoin, mais il vous le renverra aussitôt.’ »
Ils partirent, trouvèrent un petit âne attaché près d’une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachèrent. Des gens qui se trouvaient là leur demandaient :
« Qu’avez-vous à détacher cet ânon ? » Ils répondirent ce que Jésus leur avait dit, et on les laissa faire. Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux,
et Jésus s’assit dessus.
Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient :
« Hosanna !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Béni soit le Règne qui vient,
celui de David, notre père.
Hosanna au plus haut des cieux ! »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Source : AELF
Rameaux, année C : Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19, 28-40
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Lc 19, 28-40)
28 Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.
29 Lorsqu’il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près de l’endroit appelé mont des Oliviers, il envoya deux de ses disciples,
30 en disant : « Allez à ce village d’en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s’est encore assis. Détachez-le et amenez-le.
31 Si l’on vous demande : “Pourquoi le détachez-vous ?” vous répondrez : “Parce que le Seigneur en a besoin.” »
32 Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit.
33 Alors qu’ils détachaient le petit âne, ses maîtres leur demandèrent : « Pourquoi détachez-vous l’âne ? »
34 Ils répondirent : « Parce que le Seigneur en a besoin. »
35 Ils amenèrent l’âne auprès de Jésus, jetèrent leurs manteaux dessus, et y firent monter Jésus.
36 À mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.
37 Alors que déjà Jésus approchait de la descente du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus,
38 et ils disaient : « Béni soit celui qui vient, le Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! »
39 Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, réprimande tes disciples ! »
40 Mais il prit la parole en disant : « Je vous le dis : si eux se taisent, les pierres crieront. »
Source : AELF
Sermon de St Jean Chrysostome:
« Nous avons achevé la navigation du jeûne et nous voici, par la grâce de Dieu, arrivés au port. Mais ne nous négligeons pas, parce que nous sommes arrivés au port; au contraire redoublons de zèle, parce que nous avons atteint le terme du voyage. Ainsi font les pilotes; au moment de faire entrer dans le port un vaisseau chargé de blé et d’un poids énorme de marchandises, ils sont inquiets, ils prennent mille soins pour empêcher que le navire, après avoir traversé de si vastes mers, ne se brise contre un écueil, et ne sombre avec toutes les marchandises. Voilà les inquiétudes, les craintes que nous devons ressentir, nous aussi; au terme de la traversée gardons-nous de perdre le prix de nos fatigues.
Voilà pourquoi nous devons redoubler de zèle. Ainsi font les coureurs encore : quand ils se voient arrivés au moment de recevoir leurs prix, c’est alors qu’ils redoublent de vitesse. Ainsi font les athlètes encore ; après les luttes et des victoires sans nombre, quand ils touchent au moment des couronnes, c’est alors qu’ils se dressent plus vivement, qu’ils font de plus généreux efforts. Faisons donc de même, nous aussi, maintenant. En effet, ce qu’est le port pour les pilotes, le prix pour les coureurs, la couronne pour les athlètes, la semaine où nous sommes est tout cela pour nous. C’est la source de nos biens, et il s’agit maintenant de se disputer les couronnes; et voilà pourquoi la présente semaine s’appelle la Grande Semaine. Ce n’est pas que les jours y soient plus longs que dans les autres; d’autres semaines, en effet, ont des jours plus longs. Ce n’est pas que les jours y soient plus nombreux; car, dans toutes les semaines, le nombre des jours est le même; mais c’est que, dans cette semaine, Dieu a fait des choses particulièrement glorieuses, c’est dans cette Grande Semaine que la longue tyrannie du démon a été brisée, que la mort a été éteinte, que celui qui était fort, a été enchaîné; ses vases ont été pillés; le péché enlevé; la malédiction effacée; le paradis s’est ouvert; le ciel est devenu accessible, les hommes se sont mêlés aux anges; le mur qui séparait tout a disparu; le voile a été enlevé; le Dieu de paix a étendu la paix dans le ciel et sur la terre.
Aussi l’appelle-t-on la Grande Semaine, et, de même qu’elle est la première des autres semaines, de même le grand jour du sabbat est le premier de ces jours, et ce que la tête est pour le corps, le sabbat l’est pour cette semaine. Aussi, dans cette semaine, un grand nombre de personnes montre un zèle plus ardent; les unes ajoutent à l’austérité de leur jeûne ; les autres prolongent leurs veilles sacrées ; d’autres font des aumônes plus abondantes, et le zèle qu’elles montrent pour les bonnes oeuvres, et leur application à la piété, attestent la grandeur du bienfait que Dieu nous a accordé. De même qu’au jour où le Seigneur ressuscita Lazare, tous les habitants de Jérusalem coururent au-devant de lui, et leur grand nombre attestait qu’il avait ressuscité un mort (car l’empressement de tous ceux qui accouraient, était une preuve du miracle) ; de même, aujourd’hui, le zèle que fait éclater cette Grande Semaine, est un témoignage, une démonstration des grandes choses qui s’y sont opérées. Et en effet, nous ne sortons pas d’une seule cité, nous qui courons aujourd’hui au-devant du Christ.
Ce n’est pas la seule Jérusalem, c’est la terre entière qui envoie au-devant de Jésus ses églises, riches de peuples qui ne tiennent pas, qui ne secouent pas dans leurs mains des rameaux de palmier, mais qui portent l’aumône, l’humanité, la vertu, le jeûne, les larmes, les prières, les veilles, toutes les fleurs de la piété, pour les offrir à Notre-Seigneur, au Christ ».
Homélie du pape François pour le dimanche des Rameaux 2022
CELEBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX
ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR
HOMELIE DU PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre
Dimanche 10 avril 2022
Sur le Calvaire, deux mentalités s’affrontent. Dans l’Évangile, en effet, les paroles de Jésus crucifié s’opposent à celles de ceux qui le crucifient. Ceux-ci répètent le même refrain : « Sauve-toi toi-même ». Les chefs le disent : « Qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! » (Lc 23, 35). Les soldats le répètent : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » (v. 37). Et finalement, l’un des malfaiteurs, qui a écouté, répète l’idée : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même ! » (v. 39). Se sauver soi-même, s’occuper de soi, penser à soi ; pas aux autres, mais seulement à sa santé, à son succès, à ses intérêts ; à l’avoir, au pouvoir, au paraître. Sauve-toi toi-même : c’est le refrain de l’humanité qui a crucifié le Seigneur. Réfléchissons-y.
Mais à la mentalité du moi s’oppose la mentalité de Dieu ; le sauve-toi toi-même se heurte au Sauveur qui s’offre lui-même. Dans l’Évangile de ce jour sur le Calvaire, Jésus prend également la parole à trois reprises, comme ses adversaires (cf. vv. 34.43.46). Mais en aucun cas il ne revendique quoi que ce soit pour lui-même ; il ne se défend même pas et ne se justifie pas. Il prie le Père et fait miséricorde au bon larron. Une de ses expressions, en particulier, marque la différence avec le sauve-toi toi-même : « Père, pardonne-leur » (v. 34).
Attardons-nous sur ces mots. Quand le Seigneur les dit-il ? À un moment bien précis : lors de la crucifixion, lorsqu’il sent les clous lui percer les poignets et les pieds. Essayons d’imaginer la douleur atroce que cela a provoqué. Là, dans la douleur physique la plus aiguë de la passion, le Christ demande pardon pour ceux qui le transpercent. À cet instant, on n’aurait pour seule envie que de crier toute sa colère et sa souffrance ; au lieu de cela, Jésus dit : Père, pardonne-leur. Contrairement aux autres martyrs dont parle la Bible (cf. 2 M 7, 18-19), il ne fait pas de reproches aux bourreaux ni ne menace de punition au nom de Dieu, mais il prie pour les méchants. Fixé à la potence de l’humiliation, il augmente l’intensité du don, qui devient par-don.
Frères et sœurs, pensons que Dieu fait de même avec nous : lorsque nous lui faisons mal par nos actions, il souffre et n’a qu’un seul désir : pouvoir nous pardonner. Pour s’en rendre compte, regardons le Crucifié. C’est de ses blessures, de ces brèches de douleur causés par nos clous, que jaillit le pardon. Regardons Jésus sur la croix et méditons sur le fait que nous n’avons jamais reçu de meilleures paroles : Père, pardonne. Regardons Jésus sur la croix et constatons que nous n’avons jamais reçu un regard plus tendre et plus compatissant. Regardons Jésus sur la croix et réalisons que nous n’avons jamais reçu une étreinte plus aimante. Regardons le Crucifié et disons : « Merci Jésus : tu m’aimes et me pardonnes toujours, même quand j’ai du mal à m’aimer et à me pardonner ».
Là, alors qu’on le crucifie, au moment le plus difficile, Jésus vit son commandement le plus difficile : l’amour des ennemis. Pensons à quelqu’un qui nous a blessés, offensés, déçus ; quelqu’un qui nous a mis en colère, qui ne nous a pas compris ou qui n’a pas été un bon exemple. Combien de temps restons-nous à penser à ceux qui nous ont fait du mal ! Tout comme nous restons à regarder à l’intérieur de nous-mêmes et à lécher les blessures qui nous ont été infligées par les autres, par la vie, par l’histoire. Jésus nous apprend aujourd’hui à ne pas en rester là, mais à réagir. À briser le cercle vicieux du mal et du regret. À réagir aux clous de la vie avec amour, aux coups de la haine avec la caresse du pardon. Mais nous, les disciples de Jésus, suivons-nous le Maître ou notre propre instinct rancunier ? C’est une question que nous devons nous poser : suivons-nous le Maître ou suivons-nous notre instinct rancunier ? Si nous voulons vérifier notre appartenance au Christ, regardons comment nous traitons ceux qui nous ont blessés. Le Seigneur nous demande de répondre, non pas selon notre instinct, ou comme tout le monde le fait, mais comme il le fait avec nous. Il nous demande de briser la chaîne du « je t’aime si tu m’aimes ; je suis ton ami si tu es mon ami ; je t’aide si tu m’aides ». Non, compassion et miséricorde pour tous, car Dieu voit en chacun un fils. Il ne nous divise pas en bons et mauvais, en amis et ennemis. C’est nous qui faisons cela, en le faisant souffrir. Pour Lui, nous sommes tous des enfants bien-aimés, qu’Il veut embrasser et pardonner. Et il en est de même dans cette invitation au banquet des noces de son fils, ce seigneur envoie ses serviteurs à la croisée des chemins et dit : “Amenez-les tous, blancs, noirs, bons et méchants, tous, bien portants, malades, tous…” (cf. Mt 22, 9-10). L’amour de Jésus est pour tous, il n’y a pas de privilèges dans ce domaine. Tous. Le privilège de chacun d’entre nous est d’être aimé, d’être pardonné.
Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. L’Évangile souligne que Jésus « disait » (v. 34) ceci : il ne l’a pas dit une fois pour toutes au moment de la crucifixion, mais il a passé les heures sur la croix avec ces mots sur les lèvres et dans le cœur. Dieu ne se lasse jamais de pardonner. Nous devons comprendre cela, pas seulement avec notre intelligence, mais le comprendre avec le cœur : Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, c’est nous qui nous fatiguons de lui demander pardon, mais lui ne se lasse jamais de pardonner. Il ne supporte pas jusqu’à un certain point pour ensuite changer d’avis, comme nous sommes tentés de le faire. Jésus – enseigne l’Évangile de Luc – est venu dans le monde pour nous apporter le pardon de nos péchés (cf. Lc 1, 77), et il nous a donné à la fin une instruction précise : annoncer à tous le pardon des péchés en son nom (cf. Lc 24, 47). Frères et sœurs, ne nous lassons pas du pardon de Dieu : à nous prêtres de l’administrer, à chaque chrétien de le recevoir et d’en témoigner. Ne nous lassons pas du pardon de Dieu.
Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Notons encore une chose. Non seulement Jésus implore le pardon, mais il en donne aussi le motif : pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Comment cela ? Ceux qui l’ont crucifié avaient prémédité sa mise à mort, organisé son arrestation, les procès, et ils sont maintenant sur le Calvaire pour assister à sa fin. Pourtant, le Christ justifie ces personnes violentes parce qu’elles ne savent pas. C’est ainsi que Jésus se comporte avec nous : il se fait notre avocat. Il ne va pas contre nous, mais pour nous contre notre péché. Et l’argument qu’il utilise est intéressant : parce qu’ils ne savent pas, c’est l’ignorance du cœur que nous avons tous, nous pécheurs. Quand on utilise la violence, on ne sait plus rien de Dieu, qui est Père, ni des autres, qui sont frères. On oublie pourquoi on est dans le monde, et on va jusqu’à commettre des cruautés absurdes. Nous le voyons dans la folie de la guerre, où le Christ est une fois de plus crucifié. Oui, le Christ est à nouveau cloué à la croix dans les mères qui pleurent la mort injuste de leurs maris et de leurs enfants. Il est crucifié dans les réfugiés qui fuient les bombes avec des enfants dans les bras. Il est crucifié dans les personnes âgées laissées seules pour mourir, dans les jeunes privés d’avenir, dans les soldats envoyés pour tuer leurs frères. Là, le Christ est crucifié, aujourd’hui.
Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. Beaucoup écoutent cette phrase inouïe, mais un seul l’accueille. C’est un malfaiteur, crucifié aux côtés de Jésus. Nous pouvons imaginer que la miséricorde du Christ a suscité en lui une dernière espérance et l’a conduit à prononcer ces mots : « Jésus, souviens-toi de moi » (Lc 23, 42). Comme s’il disait : « Tout le monde m’a oublié, mais toi, tu penses aussi à ceux qui te crucifient. Avec toi, il y a donc de la place pour moi aussi ». Le bon larron accueille Dieu au moment où sa vie s’achève et ainsi sa vie commence à nouveau ; dans l’enfer du monde, il voit s’ouvrir le paradis : « aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (v. 43). Voici le miracle du pardon de Dieu, qui transforme la dernière requête d’un homme condamné à mort en la première canonisation de l’histoire.
Frères et sœurs, cette semaine nous accueillons la certitude que Dieu peut pardonner tout péché. Dieu pardonne à tous, il peut pardonner toute distance, changer tout pleur en danse (cf. Ps 30, 12) ; la certitude qu’avec le Christ il y a toujours de la place pour tout le monde ; qu’avec Jésus ce n’est jamais fini, il n’est jamais trop tard. Avec Dieu, nous pouvons toujours revenir à la vie. Courage, marchons vers Pâques avec son pardon. Parce que le Christ intercède continuellement auprès du Père pour nous (cf. He 7, 25) et, en regardant notre monde violent, notre monde blessé, il ne se lasse pas de répéter – et nous le faisons maintenant dans notre cœur, en silence – de répéter : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Source: https://www.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2022/documents/20220410-omelia-palme.html
Pour aller plus loin :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dimanche_des_Rameaux
http://fr.aleteia.org/2014/04/13/quest-ce-que-le-dimanche-des-rameaux/