Toussaint

L’abbé Eric de Beukelaer nous explique les bonnes raisons de fleurir nos défunts et de fêter la Toussaint.

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La plupart des horaires de célébrations sur http://www.egliseinfo.be


La Toussaint

Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ.

Si un certain nombre d’entre eux ont été officiellement reconnus, à l’issue d’une procédure dite de « canonisation », et nous sont donnés en modèles, l’Église sait bien que beaucoup d’autres ont également vécu dans la fidélité à l’Évangile et au service de tous. C’est bien pourquoi, en ce jour de la Toussaint, les chrétiens célèbrent tous les saints, connus ou inconnus.
Cette fête est donc aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles.

Qu’est-ce qu’un saint ou une sainte ?

Au fil de la Révélation biblique, Dieu se fait connaître non seulement comme le Dieu créateur, vivant et vrai, auquel il convient de rendre un culte par des sacrifices saints, mais plus encore comme Celui qui aime les hommes, qui les délivre du mal et leur offre de vivre en alliance avec Lui. Au chemin de cette Alliance, apparaissent l’inconstance des hommes et leurs refus d’aimer, leur péché. C’est à ces hommes faibles et parfois rebelles que Dieu offre sa propre sainteté comme chemin de bonheur : « Vous serez saints, parce que moi, je suis saint. » (Lévitique 19,2).

Devenir saint, ce n’est pas tant faire des choses pour Dieu ou en son Nom, qu’être rendus semblables à Lui, et même être faits participants de la vie de Dieu (cf. 2e Lettre de saint Pierre 1,4) qui est Amour et Lumière. Être saint (qadosh en hébreu, haghios en grec, sanctus en latin) est donc une nouvelle manière d’être, enracinée dans l’amour, illuminée par la Parole de Dieu, et qui se traduit par le don de soi-même pour le service de Dieu et du prochain : « Cherchez à imiter Dieu, comme des enfants bien-aimés, à l’exemple du Christ qui vous a aimés et s’est livré pour nous… » (Lettre de saint Paul aux Ephésiens 5,1). Jésus Christ est « le Saint de Dieu » (Évangile selon saint Luc 4,34), parfaite image de Dieu en notre humanité. Il est à la fois le modèle qui nous est proposé et le chemin-même de la sainteté. C’est par lui, unique médiateur entre Dieu et les hommes, que nous communions avec Dieu, le Père, dans l’Esprit d’amour.

Devenir saint, c’est donc faire un chemin de transformation profonde en vivant « la vie nouvelle des enfants de Dieu », par la pratique des vertus chrétiennes et humaines. C’est-à-dire des manières de se comporter habituellement, à partir du cœur, dans la foi en Jésus Sauveur, dans l’espérance en la fidélité de Dieu à ses promesses de vie, dans l’amour de Dieu, de soi-même et du prochain, dans la justice, la franchise, la sobriété, la lutte contre le mal etc.

Le Concile Vatican II a relancé cet appel de Dieu à participer à sa sainteté : c’est l’appel commun à tous les fidèles du Christ et qui les place tous sur un pied d’égalité, hommes et femmes, depuis le Pape jusqu’au plus petit des baptisés. Un unique appel au bonheur d’être saints qui n’est pas réservé aux Chrétiens, mais que ceux-ci ont la mission de faire entendre à tous leurs frères et sœurs humains, car le bonheur se partage, ou il n’est pas complet.

Parmi les Chrétiens, certains – même des enfants – jouissent d’une grande considération pour le témoignage de sainteté qu’ils ont rendu jusqu’au terme de leur vie ici-bas, parfois par leur martyre (la mort subie pour n’avoir rien préféré à l’amour de Dieu et des hommes), le plus souvent par leur fidélité totale au quotidien (héroïcité des vertus). Leur réputation de sainteté se manifeste dans le peuple chrétien par l’estime portée à leur exemple, mais aussi par la prière qui leur est demandée auprès de Dieu et les réponses ou grâces qu’on leur attribue. Leur vie chrétienne est prise en exemple. Ils sont considérés comme des frères et sœurs aînés dans la foi, parvenus à bon port après les difficultés de cette vie, mais qui demeurent proches de nous et nous assistent de leur aide.

Parmi ceux-ci, il en est que le Pape inscrit dans le calendrier des Saints pour que leur soit rendu un culte public de vénération. L’Eglise les donne en exemple et permet – ou demande – qu’ils soient invoqués dans sa prière officielle. Ils sont d’abord déclarés bienheureux au terme d’une béatification. Leur culte est alors limité à une partie du peuple chrétien. S’ils sont ensuite déclarés saints, au terme d’une canonisation, leur culte est étendu à toute l’Église.

Père Luc-Marie Lalanne

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