Le premier dimanche de l’Avent 2021 marque l’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Missel romain.
Vue d’ensemble
Article rédigé avec aleteia.org
Le missel romain contient toutes les prières, préfaces et dialogues rituels qui se succèdent durant la messe. Il s’agit ici d’une mise à jour du nouveau Missel romain en français publié en 1969, fruit du Concile Vatican II. Les évêques francophones de Belgique attirent l’attention sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une réforme du missel ni d’un « nouveau missel ». Il s’agit d’une révision de la traduction française du Missel Romain sur base de la 3ème édition typique publiée en latin en 2002.
Voulue par Saint Jean Paul II, la nouvelle traduction du Missel romain émane de l’instruction du Vatican Liturgiam authenticam de 2001. La Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a demandé aux conférences épiscopales de revoir la traduction dans un souci d’uniformisation pour « manifester l’unité du rite romain ». L’objectif étant de se rapprocher du texte original latin.
Afin de respecter les particularités culturelles des différents pays qui composent la francophonie, ce sont des experts de France, Belgique, Luxembourg, Suisse, Canada, Afrique du nord et Monaco qui ont été réunis pour effectuer ce travail de traduction. Il aura fallu quinze an pour finaliser le tout, sous l’autorité de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques (CEFTL).
Comme vous pourrez le constater ci-dessous, ce travail était soumis à la triple fidélité dont parle le pape François dans son motu proprio Magnum principium de 2017 : fidélité au texte original, fidélité à la langue dans laquelle le texte est traduit, et fidélité à l’intelligibilité du texte par nos contemporains.
Série de vidéos explicatives pour les jeunes et les servants de messe
Un peu d’histoire
Pour faire un petit récapitulatif historique, la version initiale du Missel romain a été publiée en latin le 3 avril 1969. Elle a ensuite été suivie de deux autres versions parues en 1975 et 2002. C’est cette dernière, désignée comme 3ème édition typique, qui est, jusqu’au 28 novembre, encore la norme dans l’Eglise. Et c’est à partir du premier dimanche de l’Avent 2021 que les fidèles entendront et réciteront les textes de la nouvelle traduction.
Les nouveautés
Les changements peuvent sembler nombreux, mais ils relèvent surtout de petites corrections, d’ajouts et de précisions. Ainsi, en plus de la révision d’un certain nombre de prières, préfaces et dialogues rituels, une plus grande place est donnée au silence et à la gestuelle. Autre évolution, les adresses sont désormais inclusives : « frères et sœurs » au lieu de « frères » auparavant – une volonté chère aux Eglises suisse et canadienne, et qui correspond au texte latin. Enfin, l’accent est mis sur l’eucharistie en tant que mystère.
Pas de panique, on vous explique tout ci-dessous et si les changements ne sont pas vraiment votre tasse de thé, l’Eglise a pensé à vous. L’utilisation de cette nouvelle traduction ne deviendra obligatoire qu’au premier dimanche de l’Avent 2022 afin de tenir compte des problèmes de diffusion que certains pays pourraient connaitre et pour laisser à chacun le temps d’adopter les nouvelles formulations. L’idéal étant de revenir à l’utilisation du bon vieux missel ou des différents dépliant mis à disposition dans vos paroisses.
Vidéo explicative des principaux changements par le père Joseph-Marie Verlinde
Voici une petite liste des principaux changements.
Le rite pénitentiel
Comme indiqué ci-dessous, Le rite pénitentiel démarre désormais avec la mention « Frères et sœurs ». Une mention que l’on retrouvait déjà dans le missel latin. « Nous avons péché » remplace « nous sommes pécheurs », l’accent est donc mis sur l’acte plus que sur la personne. La Vierge Marie gagne le vocable de bienheureuse.
Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché.
Je confesse à Dieu tout-puissant, Je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Le Credo
Le Je Crois en Dieu reçoit une modification très attendue car elle corrige une formulation qui aurait pu être apparentée à une « hérésie ». En effet, « de même nature » est remplacé par « consubstantiel » ce qui dans la cadre du Mystère de la Trinité est bien plus juste et exprime l’identité de substance entre le Père et le Fils. Le symbole des Apôtres n’a quant à lui pas été modifié.
Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé, consubstantiel au Père,
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Ecritures, et il monta au ciel;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie;
il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire;
il a parlé par les prophètes.Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.Amen
Prière sur les offrandes
Ici le texte revient à la traduction littérale de l’Orate Fratres et met en avant l’union de toute l’église derrière le prêtre qui va offrir le sacrifice. C’est l’une des prières qui va nécessiter un peu d’étude de la part des fidèles et surement un temps d’adaptation.
Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout puissant.
Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise.
L’Agneau de Dieu
Outre le pluriel réitéré des « péchés », l’Agneau de Dieu se clôt désormais par « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau » au lieu de « Heureux les invités au repas du Seigneur ». Une invitation à la communion permettant d’exprimer le mystère de l’Alliance avec Dieu.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix.Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde.
Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau !
La place du silence
Une des nouveautés de cette traduction est la place plus importante laissée au silence. Comme le rappelle la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), « le silence sacré fait partie de la célébration ». « Pendant l’acte pénitentiel et après l’invitation à prier, chacun se recueille; après une lecture ou l’homélie, on médite brièvement ce qu’on a entendu; après la communion, le silence permet la louange et la prière intérieure ». Le silence fait donc partie de l’action liturgique et offre la possibilité d’un accueil de la Parole de Dieu. Le nouveau missel indique ainsi un nouveau temps de silence après le Gloire à Dieu : « Tous prient en silence quelques instants, en même temps que le prêtre. Puis, le prêtre, les mains étendues, dit la prière d’ouverture ou de collecte ».
La mise en avant du chant
Il suffit de regarder le nouveau missel pour comprendre qu’il est un peu plus épais que le précédent. Cela est dû à la fusion des deux missels (ordinaire et propre), mais aussi par l’ajout de nombreuses partitions afin d’inciter les prêtres à d’avantage chanter certains textes et prières. La nouvelle traduction est donc un rappel pour tous que la prière liturgique est une prière chantée. De plus, elle accorde une certaine place au latin, en proposant de chanter dans cette langue le Gloria, le Credo ou encore le Pater Noster. Les préfaces chantées seront aussi publiées avec la nouvelle traduction.
Une gestuelle renouvelée
À plusieurs endroits, le nouveau texte précise via des annotations en rouge, les gestes que le prêtre et l’assemblée sont invités à faire. Le nouveau Missel Romain nous rappelle que notre prière s’incarne aussi par les gestes que nous posons. Profitons de ce renouvellement de missel pour réviser notre gestuel et ainsi notre participation active à l’eucharistie. Il vient par exemple renforcer l’invitation à s’incliner lors de l’évocation du mystère de l’incarnation dans le Je crois en Dieu.
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Article d’Aleteia.org
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